Intervista a Mons. Celestino Migliore, Osservatore Permanente della Santa Sede presso le Nazioni Unite
Agenzia I.MEDIA
Includere l'aborto nell'elenco dei diritti dell'uomo sarebbe una "barbarie" secondo la Santa Sede.
Qual è oggi il peso reale dell'Organizzazione delle Nazioni Uniti per far rispettare i diritti dell'uomo?
Le Nazioni Unite non sono un supergoverno con un proprio esecutivo. L'attuazione dei diritti umani nei singoli paesi –seppur tenuta sotto controllo dal Consiglio dei diritti umani e dai meccanismi di seguito collegati a Trattati e Convenzioni- riposa ancora essenzialmente sulle giurisdizioni nazionali, ma anche molto e sempre di più sui sistemi regionali. Basti pensare al sistema europeo, che figura tra quelli maggiormente sviluppati, a quello interamericano e a quello africano che si sta consolidando. Il Consiglio dei diritti umani, succeduto due anni fa all'omonima Commissione, fa molta fatica a decollare con efficacia. I Comitati di seguito, annessi a Trattati e Convenzioni, svolgono un buon ruolo propulsore quando si attengono al proprio mandato e non pretendono, come spesso succede, di interpretare il consenso degli Stati in senso innovativo e spesso ideologicamente selettivo.
Il 10 dicembre prossimo, alcune organizzazioni favorevoli all'aborto tenteranno di ottenere attraverso una petizione che l'Assemblea delle Nazioni Unite aggiunga l'aborto ai diritti universali dell'uomo. Come accoglie questa proposta?
E' triste e indignante, perchè questa iniziativa lavora in favore dello smantellamento del sistema dei diritti umani, in quanto ci porta a riorganizzarne l'enunciazione e la protezione attorno non più a diritti, ma a scelte personali. Rappresenta l'introduzione del principio homo homini lupus, l'uomo diventa un lupo per i suoi simili. Questa è la barbarie moderna che, dal di dentro, ci porta a smantellare le nostre società. Esistono controtendenze motivate, convinte e determinate che dobbiamo sostenere e incoraggiare.
Da parte sua la Francia ha intenzione di presentare all'Onu una proposta per chiedere la depenalizzazione dell'omosessualità nel mondo intero a nome dei 25 Paesi dell'Unione Europea. Come reagisce a questa proposta?
Tutto ciò che va in favore del rispetto e della tutela delle persone fa parte del nostro patrimonio umano e spirituale. Il Catechismo della Chiesa cattolica, dice, e non da oggi, che nei confronti delle persone omosessuali si deve evitare ogni marchio di ingiusta discriminazione. Ma qui, la questione è un'altra. Con una dichiarazione di valore politico, sottoscritta da un gruppo di paesi, si chiede agli Stati ed ai meccanismi internazionali di attuazione e controllo dei diritti umani di aggiungere nuove categorie protette dalla discriminazione, senza tener conto che, se adottate, esse creeranno nuove e implacabili discriminazioni. Per esempio, gli Stati che non riconoscono l'unione tra persone dello stesso sesso come "matrimonio" verranno messi alla gogna e fatti oggetto di pressioni.
La Dichiarazione Universale dei diritti dell'uomo è stata approvata nel 1948 dai 58 Stati membri che costituivano all'epoca l'Assemblea Generale delle Nazioni Unite. L'Onu conta oggi 192 Stati membri. Di conseguenza la Dichiarazione del 1948 deve essere modificata dopo 60 anni?
E' vero che il numero dei paesi è più che triplicato dal momento dell'adozione della Dichiarazione universale. Tuttavia, è anche vero che tutti gli altri, man mano che sono entrati a far parte dell'Onu, hanno egualmente adottato il testo, impegnandosi a informare dei suoi dettami le proprie Costituzioni e leggi. Per cui, oggi, la Dichiarazione è patrimonio dell'umanità. Che essa enunci principi uguali per tutti, non va affatto contro il pluralismo di culture, tradizioni, filosofie e religioni. Il successo dei redattori della Dichiarazione fu quello di aver potuto mettersi d'accordo in tempi non troppo lunghi su un testo comune, proprio perché convinti che esistono principi così fondamentali da essere presenti in tutte le culture e civiltà. Dire che i diritti umani sono universali non esclude un sano pluralismo nella loro attuazione. Gli estensori della Dichiarazione furono accorti nel predisporre un testo abbastanza flessibile per permettere sfumature diverse di accenti e attuazione, ma per niente malleabile ad un approccio selettivo.
© Copyright Vatican - Agence I.MEDIA - 1er décembre 2008 - 5200 signes
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A l'approche du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies, Mgr Celestino Migliore, Observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU, s'élève contre les tentatives de modification de ce texte qui, à ses yeux, "fait partie du patrimoine de l'humanité". Plus particulièrement, face à la proposition de plusieurs groupes de pressions, le haut prélat affirme qu'en ajoutant l'avortement aux droits universels de l'homme, c'est tout le système des droits de l'homme "qui serait démantelé" pour laisser place à la "barbarie". Mgr Migliore exprime en outre son opposition à l'inscription dans la déclaration "de nouvelles catégories devant être protégées contre la discrimination", en référence à la proposition française de dépénalisation universelle de l'homosexualité.
Quel est, aujourd'hui, le poids réel de l'Organisation des Nations unies pour faire respecter les droits de l'homme ?
Les Nations Unies ne sont pas un super-gouvernement doté d'un pouvoir exécutif propre. L'application des droits de l'homme dans chacun des Etats - bien qu'elle soit contrôlée par le Conseil des droits de l'homme et par les mécanismes d'application des Traités et des Conventions - repose encore essentiellement sur les juridictions nationales, mais aussi de plus en plus sur des systèmes régionaux. Il suffit de penser au système européen, qui est l'un des plus développés, au système interaméricain et au système africain, en phase de consolidation. Le Conseil des droits de l'homme, qui a remplacé il y a deux ans la Commission du même nom, peine beaucoup à devenir réellement efficace. Les Comités d'application annexés aux Traités et aux Conventions jouent un rôle positif de moteur lorsqu'ils s'en tiennent à leur propre mandat et ne prétendent pas, comme cela arrive souvent, interpréter le consentement des Etats de manière innovante et souvent idéologiquement sélective.
Le 10 décembre prochain, des organisations pro-avortement tenteront d'obtenir par pétition que l'Assemblée générale des Nations unies ajoute l'avortement aux droits universels de l'homme. Comment accueillez-vous cette proposition ?
C'est une initiative triste et révoltante car elle favorise le démantèlement du système des droits de l'homme dans la mesure où elle nous pousse à en réorganiser l'énonciation et la protection, non plus autour de droits mais de choix personnels. On en arrive à introduire le principe 'homo homini lupus', l'homme devient un loup pour l'homme. C'est la barbarie moderne qui nous amène à démanteler nos sociétés de l'intérieur. Il existe des mouvements qui s'y opposent avec force et conviction, que nous devons soutenir et encourager.
Pour sa part, la France a l'intention de présenter à l'ONU un projet de déclaration pour demander la dépénalisation de l'homosexualité dans le monde entier, au nom des 25 pays de l'Union européenne. Comment réagissez-vous à cette proposition ?
Tout ce qui est fait en faveur du respect et de la protection des personnes fait partie de notre patrimoine humain et spirituel. Le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme, et cela ne date pas d'hier, qu'il faut éviter toute forme injuste de discrimination contre les homosexuels. Mais ce n'est pas là la question. Dans une déclaration ayant une valeur politique et signée par un groupe de pays, il est demandé aux Etats et aux mécanismes internationaux d'application et de contrôle des droits de l'homme d'ajouter de nouvelles catégories devant être protégées contre la discrimination, sans tenir compte que, en cas d'adoption, elles créeront de nouvelles et terribles discriminations. Par exemple, les Etats qui ne reconnaissent pas l'union entre personnes du même sexe comme 'mariage' seront mis au pilori et feront l'objet de pressions.
La Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée en 1948 par les 58 Etats membres qui constituaient alors l'Assemblée générale des Nations unies. L'ONU compte aujourd'hui 192 Etats membres... En conséquence, la déclaration de 1948 doit-elle être modifiée 60 ans plus tard ?
Il est vrai que le nombre de pays a plus que triplé depuis l'adoption de la Déclaration universelle. Cependant, il est également vrai que tous ceux qui sont entrés peu à peu à l'ONU ont, de la même façon, adopté le texte, s'engageant à introduire ses préceptes dans leurs propres constitutions et lois. C'est pourquoi, aujourd'hui, la Déclaration universelle des droits de l'homme fait partie du patrimoine de l'humanité. Le fait qu'elle énonce des principes qui s'appliquent à tous ne va absolument pas contre le pluralisme des cultures, des traditions, des philosophies et des religions. Les rédacteurs de la Déclaration ont réussi à se mettre assez rapidement d'accord sur un texte commun, précisément parce qu'ils étaient convaincus qu'il existe des principes fondamentaux au point d'être présents dans toutes les cultures et toutes les civilisations. Affirmer que les droits de l'homme sont universels n'exclut pas un pluralisme sain dans leur application. Les auteurs de la déclaration sont parvenus à mettre au point un texte suffisamment flexible pour permettre différentes nuances d'accents et d'application, mais en rien adaptable à une approche sélective.
Propos recueillis par Antoine-Marie Izoard.
Traduction de l'italien : Charles de Pechpeyrou.
I.MEDIA
Traduction de l'italien : Charles de Pechpeyrou.
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